La semaine dernière Audi nous présentait la nouvelle A1 et pour une fois, le changement est presque brutal. Les lignes ont changé, comme les règles du jeu. Exit le diesel, exit les 3 portes. Et si elle reste la plus petite des Audi, elle n’a plus grand chose d’une petite voiture… A part sa taille.

La première A1 accusait 8 ans de carrière et il était temps de lui offrir une seconde jeunesse. Les citadines premium ne sont pas légion mais la concurrence est rude avec la Mini, voire la Classe A, même si la concurrence est avec celle-ci moins frontale. En 8 ans se sont vendues près de 900.000 A1 dont 94.000 en France. C’est dans notre pays la deuxième Audi la plus vendue après l’intouchable A3. La clientèle A1 était plutôt féminine (2/3 de femmes) et jeune, mais comme c’est un véhicule de conquête (3/4 des clients sont de nouveaux clients) , il était important de remettre la balle au centre avec le nouveau modèle. Et Audi n’a pas lésiné. L’A1 a largement musclé son jeu.

Sur la partie style, car c’est ce que l’on remarque en premier, elle a pris du muscle. Les lignes se sont tendues, fini les arrondis et les courbes, place aux arêtes sportives. Et le pack S-Line qui équipe notre véhicule d’essai en ajoute une couche. La calandre s’est encore élargie et au-dessus de celle-ci on retrouve trois fentes horizontales sensées rappeler la mythique Audi Quattro Sport. Les clins d’oeil à l’histoire sportive, ça va trop loin. On a un trois cylindres de 116ch hein ! Mais le style est si important… C’est le premier facteur d’achat dans cette catégorie de véhicule. On comprend pourquoi Audi y va si fort. Elle est plus agressive, mais elle est aussi plus grande. Elle gagne 5cm de long mais surtout 10cm d’empattement. 10cm de plus pour la vie à bord. Les genoux des passagers de la banquette arrière disent merci. Et avec cette nouvelle A1, plus question de se faufiler à l’arrière en basculant les sièges avants. Chacun sa porte. La 3 portes a disparu, toutes les A1 sont désormais Sportback : 5 portes.

A l’intérieur, le style reste sobre mais les équipements sont clairement de la catégorie supérieure. Combiné digital Virtual Cockpit, large écran central de 10 pouces, aides à la conduite à gogo, de l’assistant de maintien de ligne au régulateur automatique… Il faudra piocher dans les options mais telle est équipée notre modèle d’essai, une richement dotée Launch Edition. Cette configuration de lancement n’est d’ailleurs disponible que dans le réseau Audi. L’occasion de faire venir les gens en concession avec une voiture exclusive ? Peut-être. Retour dans l’habitacle. La sellerie est très agréable et on trouve vite sa position de confort. Les finitions sont au-dessus de la concurrence, mais en-dessous de ce que l’on voit habituellement dans une Audi. Certains plastiques pourraient en effet être plus agréables à l’oeil comme au toucher.

Allons voir maintenant ce que vaut cette A1 sur la route. Notre moteur, le seul disponible lors de notre essai, est un vaillant 3 cylindres 1.0 TFSI de 116ch. UNE ARME !! Il est accompagné d’une boite automatique à double embrayage S Tronic à 7 rapports. Ce petit 116ch sera bientôt épaulé dans la gamme d’un 4 cylindres de 150ch à désactivation de cylindres, ainsi que d’un 2.0 TFSI de 200ch qui aura la difficile mission de nous faire oublier qu’il n’y a pas de S1 au programme. Enfin, pour ceux qui aiment les défis, un (encore plus) petit 3 cylindres de 95ch viendra compléter l’offre par le bas.

Revenons-en à notre 116ch. Il est tout à fait capable et ne manque pas de ressources, tant qu’on essaie pas d’avoir une conduite trop sportive. Ça tombe bien, c’est pas du tout le genre de la maison… Sur les routes détrempées de Provence, notre A1 s’est toujours montrée sérieuse et rassurante, même quand on a un peu forcé l’allure. Notre modèle est, il faut le préciser, équipé du châssis sport et de jantes de 18 pouces… La suspension est excellente mais assez ferme, au détriment du confort. Ce châssis n’est pas nécessaire à Monsieur ou Madame tout le monde, et avec un petit bloc moteur, la polyvalence voudrait qu’on privilégie plutôt un peu plus de confort pour envisager cette option sportive sur le 200ch…

Nous en arrivons à la conclusion. Tout irait bien dans le meilleur des mondes si nous n’avions à aborder la partie qui fait mal, celle du tarif. Car si elle a tout d’une grande, l’A1 en a surtout le prix. Son look, son habitabilité et ses équipements sont irréprochables, mais il faudra débourser près de 40.000 euros pour notre Launch Edition par exemple. Ouch. Bon, les prix démarrent à 23.000 euros pour la finition Design avec la boite manuelle à 6 rapports, mais il sera difficile de configurer une version sympa pour moins de 30.000 euros. Vous voulez essayer ? Ca se passe par là.