Les casques audios, on connait. Des intras, des casques ouverts, fermés, à réduction de bruit ou non. Voilà la grande majorité des modèles que l’on trouve sur le marché. Mais il existe un type de casque, qui existe déjà depuis quelques temps mais n’a jamais vraiment percé et qui, pourtant, possède des avantages indéniables, les casques à conduction osseuse. Pour vous en dire plus, nous allons tester un modèle de chez AfterShokz, le Trekz Air.

Introduction

La conduction osseuse, qu’est-ce que c’est ? Le principe est assez simple. Appelé aussi Ostéophonie, cette technologie se base sur la propagation du son jusqu’à vos oreilles, via les os du crâne. Au lieu que le son passe par le conduit auditif, les fréquences passent à travers les tragus (situé juste devant l’oreille) pour être ensuite interprétées par le cerveau. Gros avantage de cette technologie, votre conduit auditif n’est pas obstrué et vous pouvez entendre tout ce qui se passe autour de vous, tout en écoutant votre musique. Autre gros avantage, vos tympans sont préservés d’un niveau sonore trop élevé. Et c’est ce principe qu’AfterShokz utilise pour le Trekz Air.

Le Trekz Air est un casque audio sans fil, à la technologie Bluetooth, de type tour de cou. Dédié au sportif, de par sa conception, il peut également être utilisé tous les jours, quand vous allez bosser. Très discret, l’arceau, entièrement en titane, est très fin, mais reste assez rigide. Peut-être même trop, de prime abord, on craint une trop grosse pression sur le temps. Mais une fois les écouteurs, pardon, les transducteurs posés devant vos oreilles, il n’en est rien, la pression est juste suffisante pour sentir sa présence, mais n’appuie pas trop. Ajouté à cela un poids plume de 30g, et vous allez vite l’oublier.

Visuellement le casque est vraiment beau, une finition exemplaire et un ajustement des matériaux parfait. Une fois posé, autour du cou, il est stable et bien maintenu. Le seul reproche qu’on pourrait lui faire est de ne pas avoir un arceau réglable. S’il conviendra à la majorité des têtes/cous, il aurait été sympa de pouvoir l’ajuster pour qu’il soit à même le cou.

Le casque est entièrement recouvert de joint en caoutchouc, et un traitement nano technologique lui confère une résistance optimale à la transpiration et à la pluie, et une certification IP55.

Sur le côté gauche, on trouve un bouton multifonction sur le transducteur. Ce bouton permet de décrocher, de raccrocher, de changer de piste d’écoute…

Sur le côté droit, sous l’appendice qui, on suppose, contient une des batteries, on trouve deux touches + et – et la prise micro-USB pour le recharger. La touche + est une touche multifonction, également, puisqu’elle permet la mise sous et hors tension, l’activation de l’appairage Bluetooth et le réglage du volume.

Le casque étant vraiment très petit et fin, les touches le sont également. Si la touche sur le transducteur gauche ne pose pas trop de soucis, il n’en va pas de même avec les touches du côté droit. Minuscules et trop rapprochées, on arrive tant bien que mal à les manipuler. Si à l’arrêt ou en marchant ça passe encore, en courant ça devient vite très compliqué. Et ne parlons même pas des prochaines séances hivernales où l’utilisation de gants ne va pas arranger les choses. Un aspect ergonomique qu’il faudra améliorer pour les prochaines versions.

On trouve sous chaque transducteur des orifices pour les micros pour le traitement du son et pour les discussions en kit mains-libres. Coté audio, Aftershokz a intégré sa technologie brevetée « Premium Pitch + » qui garantit un son stéréo dynamique de haute qualité avec des basses boostées., associé à la technologie « LeakSlayer+» qui réduit considérablement les fuites acoustiques indésirables autour de l’utilisateur.

 

A l’utilisation

Passons maintenant à l’action ! et ce qui nous intéresse le plus dans ce test : l’écoute. Une fois appairé à notre smartphone et les transducteurs posés juste devant les oreilles, on envoie la musique. Et là, si vous n’avez jamais tenté l’expérience, c’est très perturbant au départ. Les micros vibrations devant vos oreilles sont très déconcertants. Mais ce qui est plus déconcertant encore c’est la sensation d’avoir quelqu’un qui vous parle dans la tête. Vos conduits auditifs étant à l’air libre, vous entendez tout ce qui se passe autour de vous, sans aucun souci. Mais avec une musique qui se joue dans votre tête.

La sensation bizarre s’estompe très vite et laisse part à un confort d’utilisation indéniable. En revanche, si vous cherchez une qualité audio digne de casques plus classiques, ou un accessoires audiophile vous pouvez arrêter de lire ce teste dès maintenant. Ici point de basses profondes, ni d’immersion musicale. Le flux audio est très directif, mais surtout, il ne reste que sur les aigus et les médiums. Si les voix sont limpides et claires, les instruments travaillant à haute fréquence, bien présents, plus on descend dans les fréquences, moins on entend ce qui se passe. La technologie de conduction osseuse trouve ici ses limites, en tout cas, si votre critère de choix est la qualité audio. Parce que, malgré tout, le Trekz Air possède des qualités indéniables, et particulièrement pour le sport.

J’ai d’ailleurs fait appel à Jean-Baptiste, grand ami et sportif émérite, de tester ce casque lors de ses sessions d’entrainement. Et son avis ne fait que mettre en avant les prestations sportives de ce modèle. D’après lui :  « Pendant l’effort le casque reste bien en place même sur terrain accidenté et c’est agréable. Il se fait vite oublier et la transpiration ne gêne en rien son maintien. En course à pieds, on notera tout de même une petite perte de qualité sonore du à l’ouverture de la mâchoire qui décale les transducteurs. D’un autre côté, cela diminue la sensation parfois gênante des vibrations trop fortes dues au volume élevé que l’on doit mettre si l’on veut entendre la musique et si le bruit ambiant est trop présent. Ce qui, je pense, pourrait être corrigé par un arceau réglable et un positionnement vertical des transducteurs. Mais pour moi c’est en vélo que le Trekz Air prend tout son sens ! le son est bien plus homogène que lors de la course à pied.  Les micros supplémentaires pour atténuer les bruits extérieurs font parfaitement leur travail, et nous n’entendons presque plus le vent dans les oreilles. La musique est là tout en laissant les bruits de la circulation nous alerter des dangers. »

Nous avons également fait appel à un ami de Jean-Baptiste, qui souffre d’une déficience auditive et porteur de prothèses auditives. Son avis prend alors tout son sens, concernant l’utilisation d’une telle technologie :

« J’ai testé le casque Aftershokz pendant un footing de 50 min et j’ai était agréablement surpris par les qualités de ce casque. Il est en effet extrêmement léger avec un bon maintien, même en transpirant à grosses gouttes. La sensation un peu désagréable des vibrations s’estompe rapidement. J’ai également testé l’appel téléphonique et la qualité du micro intégré est de bonne qualité. Ce produit m’intéresse particulièrement car déficient auditif, je porte des prothèses en intra et avec le casque Aftershokz, je peux continuer à entendre correctement avec mes prothèses tout en écoutant de la musique »

Sachez également que le casque propose des préréglages d’équalisation permettant de personnaliser l’écoute, en augmentant les basses ou encore en réduisant les vibrations par exemple. Sélectionnables via un appui simultané sur les trois touches que comporte le casque, nous vous avouons que nous n’y sommes jamais arrivés… Tenter d’appuyer sur les touches + et – en même temps, fut mission impossible, tant les touches sont trop rapprochées.

Pour terminer, l’autonomie donnée par le constructeur est de 6 heures. Lors de nos tests, nous sommes arrivés à une autonomie max de 8h, avant qu’il ne rende la main. Ce qui reste tout à fait correct, compte tenu de son utilisation qui sera plus sportive que sédentaire.

Conclusion

Vous l’aurez compris, ce casque n’est pas fait pour un audiophile, ni quelqu’un qui cherche à s’installer dans un cocon musical. Le Trekz Air est avant tout un casque sportif, qui veut apporter aux utilisateurs, un confort indéniable et une sécurité accrue tout en lui permettant d’écouter de la musique. Le Trekz Air est un casque de qualité, aux finitions exemplaires et au matériaux de choix. Seuls les deux boutons de réglages du volume viennent entacher le joli tableau ergonomique et esthétique. Concernant le son, tout est relatif et tout dépend de vos attentes. Si vous avez l’habitude d’utiliser un casque audio bien équilibré et offrant un spectre de fréquences bien large, même quand vous faites du sport, le Trekz Air n’est pas fait pour vous. Si au contraire, votre choix premier c’est de faire du sport en toute sécurité, et avoir un fond sonore pour vous accompagner, ce casque est sans aucun doute un très bon choix. Offrir au grand public une technologie, pourtant connue depuis de longues années et d’ailleurs très utilisée dans le domaine militaire et médicale, est une prouesse et un plus indéniable dans le monde de l’audio. Vivement les progrès en la matière pour nous offrir, pourquoi pas, des casques pouvant convenir à une majorité d’entre nous. Proposé en plusieurs coloris, le Trekz Air est vendu au tarif de 169,95€,