Après avoir vécu son reveal lors de l’Audi Summit l’été dernier, nous avons pu prendre le volant, mais aussi la banquette de la nouvelle Audi A8 sur les routes de la Côte d’Azur. Technologique, luxueuse, confortable, autonome… Difficile de choisir parmi ces adjectifs pour définir la limousine en un mot. Ah oui, on avait retenu la version Limousine pour notre essai. Parce que tant qu’à y aller franchement…

Dans le segment des grandes berlines de luxe où s’affrontent Mercedes Classe S, BMW Serie 7 et Audi A8, la meilleure est toujours la plus récente. Car s’il fut un temps ou la lutte se jouait sur l’épaisseur du cuir ou la puissance du moteur, aujourd’hui, ce qui compte pour faire la différence, c’est la technologie. Et dans ce domaine, plus c’est récent, mieux c’est. Et si la technologie est devenue si importante, plus que l’épaisseur du cuir, c’est aussi parce qu’elle ruisselle ensuite assez vite sur les autres modèles des constructeurs. Mais à vouloir aller très vite, parfois aussi, on va trop vite. Ou plutôt, c’est le cadre légal qui ne va pas assez vite. Dans le cas de notre belle Audi A8, on nous a expliqué qu’elle était techniquement capable d’un niveau d’autonomie 3, soit, sans les mains, sans les yeux. Génial. Problème, aucun pays européen n’autorise encore ce type de conduite autonome. On parle de fin d’année aux Etats-Unis dans certains états et rien ne semble vouloir bouger en Europe avant 2019. Il va donc falloir la conduire, cette A8…

Et c’est peut-être la meilleure nouvelle de la journée, parce que si l’on dit souvent que les meilleures places dans ces limousines sont à l’arrière, on a pourtant pris beaucoup de plaisir à l’avant. (Du plaisir à conduire, bande de pervers). Les deux modèles que nous avons essayé étaient équipé du V6 3.0 TDI 286ch pour l’A8 L et du V6 3.0 TFSI de 340 chevaux pour la seconde A8 « tout court ». Avec la nouvelle nomenclature de la marque, il faudrait dire 50 TDI et 55 TFSI. LOL. Le reste est commun aux deux modèles, la boite automatique Tiptronic à 8 rapports, le système quattro et quatre roues directrices. De quoi passer de bons moments sur la route à conduire le vaisseau amiral et ses deux bonnes tonnes sans trop se poser de questions. Avec l’apport des roues directrices, l’A8 enchaine les courbes sans sourciller et avec une motricité de premier ordre. Bien sûr que ce n’est pas une berlinette, mais sa tenue de route sur des routes (justement) pas très larges et à bonne vitesse surprend. Le travail de rigidification du châssis (qui n’est plus 100% aluminium mais aussi composé de magnésium et de carbone) allié au travail des suspensions à ressort pneumatiques donne un résultat prodigieux pour contrer le roulis. Quand au confort, c’est tout bonnement d’un autre monde. On a rarement pris autant de plaisir à rouler sur des dos d’âne et dans des nids de poule. Pauvres animaux.  Et pourtant nous n’avons pas eu l’occasion de tester la suspension active encore plus dingue car capable d’effacer des défauts jusqu’à 6 centimètres en soulevant les bonnes roues… Et tout cela opère dans le plus grand des silences, le moteur se faisant même totalement oublié à allure constante. Dynamique, confortable et silencieuse, voilà comment résumer la conduite de l’A8.

Et avant de passer à l’arrière pour se faire conduire (et masser les pieds), il faut passer un peu de temps à l’avant, derrière le volant ou non, pour jouer avec les écrans. Celui qui se trouve derrière le volant et qui se nomme Audi Virtual Cockpit passe en Full HD pour un niveau de détails et une fluidité d’affichage encore en hausse. Et au milieu du tableau de bord on retrouve non pas un mais deux écrans. On les avait découvert en statique à l’Audi Summit, mais là c’est pour de bon : en haut, le multimédia et la navigation, en bas, le confort et la climatisation. Avec du retour haptique pour confirmer l’action, comme si l’écran s’enfonçait d’un millimètre ; en fait, il s’enfonce bien, contrairement à la technologie sur nos smartphones où c’est une vibration qui émule la sensation. Pratique pour avoir la confirmation que l’on a bien appuyé. Moins pratique, le fait que cette technologie doive exister. Un écran tactile aussi hitech soit-il, hors du champ de vision du conducteur, je persiste à trouver ça moins sûr qu’un bon bouton. Parce que la grande molette a bien disparu. Tout tactile. On se consolera en regardant la magnifique cinématique des aérateurs dissimulés derrière des trappes, qui n’apparaissent que si l’on s’en sert… Cette complexité un peu gratuite est assez hypnotisante.

Et quand on s’installe à l’arrière, de préférence derrière le siège passager vide, de préférence dans l’A8 L, on prend la mesure de l’expression salon roulant. Le confort des sièges, le niveau des finitions, des ajustements, tous les détails luxueux qu’on ne peut citer tellement ils sont nombreux… Inclinaison réglable, siège chauffant, rafraichissant, massant… Tablette de divertissement connectée avec TV, télécommande tactile détachable, et comme s’il n’y en avait pas assez, on nous explique qu’il est même possible d’avoir une option massage des pieds au dos du siège avant… BEN VOYONS. On se contentera de pouvoir allonger les jambes en avançant un peu le siège de devant, depuis notre télécommande tactile. Car on a su rester simple.

Nous voilà à la conclusion et on n’a pas parlé du style… Heureusement qu’on a fait des photos ! Vous pourrez y admirer les lignes élégantes et néanmoins dynamiques de l’A8 L. Sa calandre béante et géante, le joli dessin de ses projecteurs Matrix LED et à l’arrière ce bandeau chrome + LED que l’on devrait à l’avenir retrouver sur les nouveaux modèles de la marque…

Pour en revenir à la question du début, le mot que l’on retiendra c’est confort, parce que c’est sur ce point que l’on a été le plus bluffé. Que cela soit le confort en conduite dynamique, ou celui des places arrières à une allure de sénateur.

Pour acquérir cette A8 L si confortable, comptez un confortable billet de 100.000 euros sans les options. Heureusement, l’A8 courte est bien plus abordable, à partir de 92.600 euros. Mais pour ce prix raisonnable, point de massage des pieds…

 

 


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