Voyage exceptionnel à l’occasion de l’essai du nouvel Audi Q5 : nous embarquons pour le Maroc et plus précisément la Vallée de l’Ouréka et les contreforts du Haut Atlas au sud de Marrakech. Au programme de cet essai aux airs de roadtrip, de la route, de la piste et même un peu de 4×4, histoire, une fois de plus, de montrer que les SUV de ville sont aussi à l’aise dans des chemins bien moins carrossés que les larges avenues.

Nous découvrons nos Q5 (enfin nos… le temps d’un week-end) sur le parking de l’aéroport de Marrakech. Du premier coup d’oeil on reconnait la ligne du très prisé SUV Audi. Au niveau du style, c’est  le « changement dans la continuité » comme toujours avec Audi. A l’avant, la calandre dédiée à  la gamme Q a été revue, elle est désormais plus basse et plus large, au contact des projecteurs. Les feux changent d’ailleurs aussi pour apporter un regard plus acéré, une fois allumés. De profil, la silhouette s’affine par la ligne de caisse, c’est net. A l’arrière, les feux comme à l’avant évoluent et on retrouve au niveau les clignotants dynamiques de série. Ce petit détail n’a l’air de rien mais il ringardise immédiatement les autres feux clignotants avec son animation à défilement. Pas de révolution donc côté style, mais au global le Q5 gagne des faux-airs de Q7 par sa ligne plus gros break que 4×4.

Allez, on s’installe. Luxe et technologie, finitions aux petits oignons, matériaux plus beaux que ton canapé et ta table basse Habitat… On est dans le premium, pas de surprise. Pas de surprise non plus si on connait un peu la gamme Audi. Derniers Q7 ou A5, on est en terrain connu. Et bien sûr, derrière le volant, le Virtual Cockpit. Et dire qu’on l’aime est un doux euphémisme. Faut-il encore que je vous raconte le Virtual Cockpit ? Sérieusement ? Bon, ok. C’est le nom de l’écran de 12,3 pouces de large qui remplace les traditionnels combinés d’instruments ; les compteurs quoi. Mais comme c’est un écran, on peut y afficher bien plus que ça et en personnaliser l’affichage – taille et style des compteurs, navigation, gestion des réglages… Et le tout dans l’axe de la route, on a à peine à quitter la route des yeux. Les aides à la conduite ne sont pas reste, puisque le Q5 est désormais semi-autonome sur l’autoroute ou dans les bouchons.

Côté moteur, nous avons à notre disposition deux options. D’un côté le moteur diesel 2.0 TDI de 190ch, de l’autre, l’essence TFSI de 254ch. Nous aurons l’occasion d’essayer les deux et montons dans un TDI. La douceur de ce bloc allié à la boite S Tronic à 7 rapports contraste avec l’asphalte local. Lui n’est pas très doux et maltraite les suspensions de notre petit Q5. Cela nous donne l’occasion de tester les suspensions pneumatiques qui font un boulot formidable pour survoler les creux et le bosses des routes marocaines. Cette option permet aussi de faire varier la hauteur de caisse de près de 6cm, via l’amortissement piloté, d’un mode offroad à un mode dynamique. Autre nouveauté technique sur le Q5, l’arrivée de quattro ultra. Ce nouveau quattro équipe les moteurs 4 cylindres et permet de débrancher le train arrière pour retrouver une traction. C’est automatique et transparent pour le conducteur. Le but de la manoeuvre est l’économie de carburant de 0,3l/100 réalisée quand le Q5 est en mode traction. Entre analyse de la route, du style de conduite et prédictif, ce mode ne s’active qu’en conditions d’adhérence idéales. Et se réactive en 2 dixièmes de seconde.

Sur les routes le Q5 s’est avéré plus volontaire et précis que son prédécesseur. Il a perdu près de 90kg il faut dire. Le train est plus incisif, la direction bien calibrée entre directivité et confort et on ne ressent aucun roulis quand le rythme s’accélère et que les longues lignes droites laissent la place à de petits enchainements. Nous sommes à une quarantaine de kilomètres au sud de Marrakech et toujours pas perdus. C’est pas la faute d’avoir essayé. En effet, la navigation Audi ne couvre pas le Maroc. Résultat, on navigue au roadbook. A l’ancienne. Du désert, des pistes, pas de GPS. Parfait. Donc le passager ne peut passer son temps à jouer à Candy Crush, il doit se transformer en copilote. A chaque intersection, on remet à zéro le compteur de distance. Heureusement, le roadbook n’est pas sorcier et on arrive vite sur les pistes qui annoncent le début de l’aventure.

La piste ne nécessite pas de passer en Offroad, le mode Allroad sera suffisant. La caisse s’élève d’un poil et c’est parti pour un avant-gout de piste. Le Q5 avale la piste comme s’il avait été conçu pour ça. Pourtant c’est bien une vraie piste, pas du bitume en dessous. On a vérifié. Et surtout, on croise bien de vrais 4×4, des Patrol du désert ou des pickup défoncés. Nous ? Audi Q5 rutilant. Enfin, rutilant, il l’était, avant la poussière de la piste. On arrive vite à notre étape, en plein désert d’Agafay : un petit camp VIP pour un déjeuner de grillades arrosé de thé à la menthe. Une certaine idée du roadtrip cinq étoiles. Les plus courageux iront même jusqu’à monter à dos de dromadaire le temps d’une courte ballade. Il est temps de reprendre la piste. On nous équipe de GPS de randonnée où s’affiche une trace qu’il nous faudra suivre. Ici, pas de recalcul d’itinéraire. Il faudra être attentif, ou faire demi-tour pour retrouver la bonne route. Challenge accepted. Nous échangeons notre vaillant diesel pour un TFSI un peu plus vif. Et un peu plus blanc, il rend très bien en photo. On se lance à l’assaut du parcours, celui-ci comprend à la fois des passages très roulant, de la caillasse, des passages de gué et surtout des paysages de rêve qui change un virage après l’autre. Après-midi idyllique avec les copains dans le désert, photos, vidéos, et de quoi mettre à mal le Q5. Ou plutôt le mettre à bien, tellement il survole les difficultés avec facilité. Grosses montées, grosses descentes, on lui fait même lever une roue sur un croisement de pont, mais on a un peu chercher. On teste les assistances à la descente, ça passe tellement facilement que c’est presque dommage de se dire qu’il ne verra dans sa vraie vie que de malheureux trottoirs…

Le lendemain, on fait surtout de la route, toutes sortes de route. De la voie rapide, de la petite route, de la presque route, du chemin boueux, du centre-village un jour de marché, de tout. La encore, rien n’impressionne notre Q5 qui se joue des pièges et de la qualité du terrain avec une aisance surprenante. Et on continue surtout d’en prendre plein les yeux. Les contre-forts du Haut Atlas, les traversées de villages, de la plaine qui s’efface pour des paysages dignes de la savane, pour s’estomper après un virage aveugle et laisser place à des gorges impressionnantes. Le Maroc nous comble de ses paysages aussi sublimes que changeants.

Il fallait chez Audi avoir sacrement confiance dans le Q5 pour nous emmener l’essayer au Maroc. Mission accomplie, avec les honneurs. Une journée complète sur les pistes, entre Offroad et Offroad et une journée sur tous types de routes, et c’est peu dire. Le SUV premium nous a bluffé par sa facilité et la préservation de son confort sur des tracés qui n’avaient rien d’une partie de plaisir. Il a rendu la route facile. En diesel comme en essence, le niveau d’agrément était excellent. On pourra toujours pinailler sur la liste des options ou le conformisme du design, mais en vrai on n’en a même pas envie. On a trop kiffé cet essai pour ça. Reste le prix, à la hauteur de ses prestations ; le Q5 nouveau en 190ch diesel S tronic et quattro démarre à 48.000 euros, quant à nos modèles d’essai suréquipés, il faut ajouter un billet de 10 : 58.000 euros en moyenne. Mais n’oubliez pas ; il montera les trottoirs easy.


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En savoir plus sur le superbe Panasonic Lumix G80 avec lequel j’ai pris toutes mes photos.