Une incroyable auto est passée entre nos doigts fébriles il y a peu… La splendide Mercedes-AMG GT S, un avion de chasse propulsé par un V8 biturbo de 510ch. Avec cet engin au sex-appeal certain, Mercedes compte bien aller chasser sur les terres des Porsche 911… Et elle ne manque pas d’arguments, comme vous allez le constater.

Cette exceptionnelle Mercedes-AMG GT S est l’héritière de la fabuleuse SLS de 2010. Ces deux modèles partagent entre autres la particularité d’avoir été développés par AMG, la division sportive de Mercedes. La filiation esthétique est aussi évidente, les deux sportives partageant des proportions et une ligne qui attirent tous les regards. A commencer par son capot qui mesure approximativement 18 mètres. Ou un peu plus. Il est vraiment gigantesque. Du coup, l’habitacle semble posé sur le train arrière. Et la poupe de la voiture, semble elle, bien courte. Et ronde. Il rappelle d’ailleurs un peu une certaine… 911 ? Avec son court arrière ses proportions rappellent les fastback, dans le langage automobile américain. Les lignes et le style offrent une véritable alternative aux silhouettes des GT et si son profil est splendide, sa face n’a rien à lui envier. Tout d’abord parce que la largeur interpelle, ajoutant à la sportivité de l’ensemble. Ensuite, on s’attarde sur la calandre diamant, les larges projecteurs LED, la taille surdimensionnée des entrées d’air, le bossage du capot… Reste l’arrière de l’AMG GT, ses larges épaules, son déflecteur rétractable et ses sorties d’échappement intégrées au pare-choc… Quelle réussite esthétique ! Et si l’extérieur offre des lignes folles, il ne faut pas s’y arrêter, car à l’intérieur, c’est tout aussi somptueux.

Dans un coquet cockpit

En ouvrant ses grandes portes (qui ne sont plus de type papillon comme sur la SLS) on pénètre dans un luxueux cockpit tout d’aluminium et de cuir. Le terme cockpit n’est pas usurpé, car si le confort est total, on se sent avant tout dans un poste de pilotage. La position de conduite est très basse, on est assis sur le sol ou presque et la gigantesque console centrale qui coupe l’habitacle en deux et isole le conducteur de son passager. On retrouve au milieu de cette console la commande principale du système embarqué et en dessous, ce qu’il reste du levier de vitesse qui n’est plus qu’un malheureux sélecteur pour la commande de boite automatique. Celui-ci est d’ailleurs positionné très en retrait et il ne tombe pas très bien sous la main. De part et d’autres de ces deux sélecteurs, 2 simili-potentiomètres pour ajuster d’une part le mode de conduite (Confort, Sport, Sport+, Individual et… Race !) et d’autre le volume du son. 6 autres boutons dont celui du démarrage offrent un accès direct à l’ESP, au réglage des suspensions, à celui de la boite (séquentielle ou automatique), au start and stop et enfin, le plus « important » : l’ouverture de l’échappement ! Ne restent alors plus que les réglages de la climatisation bizone, tout le reste étant géré sur l’écran supérieur, au dessus des 4 buses de climatisations, finition carbone argenté. Le thème de l’aviation, cher aux sportives, est omniprésent. Le reste des commandes est accessible depuis le volant de celui qui a la chance de conduire. Le confort des sièges en cuir Nappa est excellent, on trouve vite sa position de conduite, mes mains bien positionnées sur le volant joufflu, gainé d’Alcantara au toucher plus que parfait.

Le 0 à 100 en 3,8 secondes

Passons rapidement sur la partie technique, sans pour autant oublier l’essentiel : le moteur 4 litres V8 biturbo de 510ch et 650 Nm de couple qui propulse l’AMG GT S jusqu’à 310 km/h, et couvre le 0 à 100km/h en 3,8 secondes… (J’oublierai presque qu’il existe une AMG GT « non S » avec pour principale différence une puissance de 462ch. Et quelques euros de moins…) La voiture pèse 1645 kilos, ce qui est bien mais pas top pour une sportive biplace, pourtant le recours à l’aluminium a été massif. La répartition des masses enfin, est presque parfaite car avec le moteur en position centrale avant et la boite à l’arrière, le rapport est de 47/53 entre les essieux avant et arrière.

Sur la route, une belle GT

Tout semble parfait et on n’a même pas encore allumé le moteur… On appuie sur « Start Engine » et c’est à ce moment là que la magie opère, quand le rugissement du moteur et de son échappement se font entendre. A froid, le V8 se fait entendre avec violence. Les premiers tours de roue permettent d’apprendre à se connaitre, toute l’auto est réglée en confort, mais on sent que la bête est tapie dans l’ombre, attendant son moment. Et sur l’humide pavé parisien, ce moment peut n’être qu’un appui pédale un peu lourd quand le feu passe au vert… Le V8 rugit alors, le train arrière en profitant pour se rappeler à nous dans une légère et courte glisse… Quel engin ! Une fois sur voie rapide, on peut commencer à personnaliser son expérience de conduite à l’aide des modes de conduite, qui régissent la réactivité du moteur, de la boite, la suspension pilotée et l’échappement. Et il est évidemment possible de rouler en confort, l’échappement ouvert… Le bonheur en centre-ville. Cela dit, la violence de ce dernier sera exacerbé en mode Race, ou il crache et claque comme un enragé. Sur voie rapide donc, la belle répond plus que présente, son moteur est plein partout et rester dans des limites de vitesse acceptable demande une maitrise quasi sur-humaine. Heureusement pour nous et nos permis, nous avons eu l’’occasion de rouler sur circuit.

Sur la piste, une furieuse GT

Après quelques tours pour s’échauffer en mode Sport, on passe en Sport+, puis en Race… La voiture devient encore plus réactive, lisible et surtout très énervée. En effet les béquilles électroniques , ESP en tête, deviennent plus permissives en passant d’un mode à l’autre. Quand on essaie de sur-conduire, le survirage n’est pas très loin. Et évidemment, quand on cherche trop à la mettre en glisse, on peut aussi finir en tête à queue ! Mais il faut aller sur un circuit pour tenter de la prendre en défaut, car sur route « ouverte » impossible d’atteindre ses limites. Et puisque nous sommes sur une piste, profitons-en !

Nous avons bien évidemment essayé un départ arrêté, assistés par le launch control au nom de Race Start. En mode Race, pied gauche sur le frein et pied droit sur l’accélérateur, d’un appui simultané sur les deux palettes on active le Race Start… On valide et c’est parti, la GT s’ébroue et avec moins de violence que l’on en attendrait, on est propulsé en avant, avalant les décamètres en quelques secondes… 100km/h en moins de 4, puis la barre des 200 en moins de 12… La piste n’étant pas infinie, il est temps de lever le pied. Quelle folie !

Une gueule d’enfer, un intérieur à tomber, un couple moteur/boite parfait et un son d’outre-tombe… Comment ne pas tomber dingue de cette Mercedes AMG GT S ? Elle peut sans aucun doute aller chasser de la 911, car elle a pour elle cet exotisme que sa rivale, de par son succès, n’a plus… Les gens se retournent pour la voir passer, comme rarement observé. Et elle est sauvage, elle donne son lot d’émotions, quelque soit le rapport engagé. Côté prix, la GT S démarre à 144.000eur. On se cotise ?

Remerciements : Tout d’abord à Mercedes France, pour la superbe automobile. Et accessoirement à Antoine pour ses photos dynamiques. 🙂