Après le succès de son petit Captur, Renault veut appliquer la formule magique du crossover à la gamme supérieure : bienvenu au Kadjar, demi-frère du roi Nissan Qashqai. Nous sommes donc partis essayer le nouveau venu autour de Saragosse pour essayer ce crossover qui n’aurait pas peur de se salir les jantes…

Nous avons eu droit à deux modèles durant ces essais : un Kadjar 4×2 avec un moteur essence 1.2L de 130ch et une très belle finition , que l’on appellera « le rouge« , et un 1.6L de 130ch diesel moins équipé, mais 4×4. « Le marron« .

Exterieur

La silhouette du Kadjar rappelle d’abord, avec son avant franc et ses flancs travaillés, son petit frère Captur. La face avant profite aussi de la nouvelle signature lumineuse initiée avec le nouvel Espace. Si l’avant et le profil sont sympas, l’arrière semble bien plus banal, voire un peu triste. Seule la large signature Kadjar attire un peu le regard. Le rouge est équipé de large jantes 19′ là où le marron se contente de 17′, mais il est destiné à voir autre chose que le bitume, d’où ce choix judicieux. Globalement l’aspect extérieur est réussi, il est consensuel et dans l’air du temps. On aurait aimé un peu plus de prise de risque, mais pour vendre beaucoup, le Kadjar doit surtout plaire au plus grand nombre.

Intérieur

L’habitacle fait bonne impression au premier coup d’oeil comme au toucher. Les plastiques sonnent pleins sur la planche de bord, et tout particulièrement le cockpit. Les assemblages sont précis. C’est bien exécuté et très sobre et si ça manque un peu de pep’s, la qualité n’est pas en cause. Côté multimédia Kadjar s’équipe du système maison R-Link 2 avec un écran tactile de 7 pouces pour piloter l’ensemble des fonctions à disposition. Sur le rouge, on a même droit à une installation Bose à 7 enceintes qui sonne très bien à l’oreille. On pourra aussi profiter de sa musique en branchant son smartphone sur un des deux ports USB. Côté assise, les sièges sont confortables et offrent un bon maintien. A part cette austérité qui tranche avec l’intérieur fun du petit frère Captur, on est pas loin du sans faute une fois installé dans le nouveau venu.

Sur la route, et autres chemins

Nous avons d’abord pris la route à bord du rouge, pour sortir de Saragosse et faire de l’autoroute. Chouette, 130ch essence ça va envoyer un peu. Se disait-on. Le problème est que l’on a jamais vraiment trouvé les 130ch, que cela soit en haut ou en bas, on a cherché mais on n’a jamais trouvé. Passé la surprise de devoir repasser la 4eme pour doubler sereinement à 110km/h, on en a profité pour discuter. Et sans hausser la voix, le Kadjar dans cette motorisation a ça pour lui qu’il est très discret. Hormis ce manque de pêche côté motorisation, le Kadjar est vraiment confortable et agréable à conduire. On ne pâtit pas de la hauteur du véhicule qui ne prend pas de roulis. On se sent tout à fait bien, en sécurité. De nombreuses aides sont d’ailleurs disponibles comme l’alerte de franchissement de ligne ou d’angle mort, le freinage actif d’urgence (entre 30 et 140km/h) ou même les alertes de dépassement de la vitesse autorisée – pour ce faire, la voiture lit les panneaux.

Là où nous roulons le lendemain, dans le Parc Naturel du Désert des Bardenas Reales, cette option devient superflue. Pas le mode 4×4 de notre Kadjar du jour. S’il prend du poids avec cette transmission issue du savoir-faire Nissan, environ 100kg, il gagne aussi 3 modes de gestion de cette transmission : 2WD pur pour la route au quotidien, 4WD Auto qui gère le couple envoyé à l’essieu arrière selon le besoin et dans la limite de 50%  et enfin 4WD  Lock, qui bloque la transmission en 4×4 pour les passages les plus délicats – avec une vitesse maximum de 40km/h. Le dessous du châssis est aussi renforcé pour mieux résister aux projections de cailloux sur les chemins. Marron est doté d’un 1.6L 130ch diesel avec 320Nm de couple et dès les premiers tours de roue on se rend compte que ce bloc éprouvé chez Renault est bien plus agréable que le moteur essence de rouge. Un comble. A croire que l’on ne sait plus faire de bons moteurs essences en France.

Passons pour profiter de notre jouet du jour dans un paysage désertique magnifique, terrain de jeu parfait de notre crossover aux envies d’ailleurs. Et nous sommes alors bluffé par son comportement sur pistes et chemins caillouteux, non seulement on peut conserver une bonne allure, mais surtout la suspension remplie parfaitement son rôle, en gardant le confort des passagers dans des normes plus qu’acceptables. Et quand on s’aventure hors du sentier, sur un terrain accidenté, avec de la végétation haute ou sur de belles pierres, notre Kadjar ne rechigne pas non plus un seul instant. Même si les ventes de crossover en 4×4 dépassent rarement les 25%, au moins avec celui-ci on peut vraiment aller sur des chemins ou dans la boue… Vraie bonne nouvelle.

Que retenir de Kadjar ? Un dessin moderne réussi, un intérieur confortable et qualitatif avec une belle finition, un moteur essence aussi asthmatique que le diesel est agréable… Et une surprenante capacité à sortir des sentiers battus ! Côté prix le Kadjar démarre autour de 23000eur et peut monter jusqu’à 34000eur si l’on additionne finition haut de gamme, équipements, moteur dCI 130 et transmission 4WD. On espère secrètement que les 4WD se vendront bien même en France, car Kadjar peut s’aventurer en dehors de l’asphalte et pas uniquement dans les pubs !

Merci aux équipes de Renault pour cet essai, sans oublier le crédit photo d’Anthony Bernier pour les photos des intérieurs.